Un Taxi, une Clinique, et une Course Épique
Imaginez une journée de travail bien ordinaire pour un chauffeur de taxi conventionné.
Vous vous apprêtez à prendre le volant, sans vous douter que vous vous embarquez pour une aventure digne d'un film comique. C'est exactement ce qui m'est arrivé ce jour-là.
Tout a commencé par un appel mystérieux à 14h30, une voix féminine me demandant de la ramener chez elle depuis la clinique psychiatrique Ker-Yonnec, à 250 kilomètres de là. Pas de problème, pensais-je, jusqu'à ce que je découvre que notre périple serait tout sauf ordinaire.
Arrivé à 16h pile, je m'attends à une sortie rapide de la clinique, mais non, la cliente veut enregistrer sa sortie administrativement. Une demi-heure plus tard, je me demande si elle prévoit d'écrire un roman sur son départ.
Finalement, elle émerge, mais voilà le coup de grâce : elle n'a pas d'argent sur elle pour payer la course et compte sur un distributeur à l'arrivée. Je commence à craindre que cette course ne finisse jamais, mais je ne peux pas la laisser en plan devant la clinique, n'est-ce pas ?
Pour couronner le tout, elle me tend son téléphone et je me retrouve à parler avec sa curatrice. Au moins, j'ai la promesse d'un paiement futur, même si j'ai déjà vécu les joies des paiements tardifs en travaillant avec des personnes sous curatelle.
Nous prenons la route vers 17h30, cap sur Decize, à 250 kilomètres de là. Au milieu du trajet, elle reçoit un appel de son père qui parle à pleins poumons en hollandais, laissant la pauvre dame en larmes. Elle me tend le téléphone, son père menace de tout faire capoter, mais elle veut continuer. Je suis coincé entre l'écoute du père et le soutien à la fille en pleine sortie de clinique psychiatrique.
Finalement, je décide d'appeler la clinique pour demander s'ils peuvent la reprendre. Malheureusement, ils exigent qu'elle voie son médecin généraliste avant de revenir. Je n'ai pas d'autre choix que de la ramener chez elle.
À quelques kilomètres de chez elle, elle veut s'arrêter pour grignoter. Moi, je veux juste que cette course se termine ! Quelques kilomètres plus loin, elle descend de la voiture près d'un distributeur de billets, et c'est là que les choses deviennent vraiment... inattendues. Elle se tient debout à côté de la voiture, déboutonne sa braguette, et ma pauvre roue est victime de son urine !
Une fois l'acte accompli et la braguette remontée, elle me demande de patienter le temps qu'elle retire de l'argent pour payer la course. Je soupire, persuadé que je devrai envoyer une facture à sa curatrice et attendre six mois pour être payé. À ce stade, le compteur indique la coquette somme de 650 euros.
Finalement, nous arrivons à destination. Je l'aide avec ses bagages, et nous montons un escalier en ferraille glissant pour atteindre son balcon. Tout se passe sans encombre, et je lui souhaite une bonne nuit et lui recommande de consulter un médecin le lendemain, compte tenu de son état.
Au moment où je m'apprête à quitter les lieux, elle me tend quelque chose dans l'obscurité. Devinez quoi ? C'était le montant de la course, en espèces. Qui aurait cru que cette folle aventure se terminerait aussi bien ? Après tout, j'ai fini par rentrer chez moi avec la bourse pleine, et une belle histoire à raconter à mes collègues !